03
sep
Bonjour,
De l’impuissance. La vie à l’époque de sa paralysie frénétique! Les titre et sous-titre du livre de Paolo Virno, qui paraît le 8 septembre, résument assez bien l’ensemble des situations auxquelles nous avons été confrontés ces derniers temps (pandémie, guerres, dérèglement climatique, incendies …) et qui n’ont fait que renforcer la perception des différentes formes de notre impuissance, précisément à l’heure où le mot ‘puissance’ s’applique sans discernement en toutes occasions. Impuissance, pourtant, à faire et dire l’essentiel, provoquée par une sorte de frénésie de puissance qui paralyse le geste et la parole: telle est notre vie à l’époque de sa reproductibilité à l’infini!
Depuis la première traduction d’un livre de Paolo Virno, parue à L’éclat en 1991, chaque titre étonne par sa vision ‘prémonitoire’ du présent, qu’il s’agisse d’Opportunisme, cynisme et peur (1991), de Miracle, virtuosité et ‘déjà vu’ (1996) Le souvenir du présent (1999), Grammaire de la multitude (2002) ou l’anthologie: L’usage de la vie et autres sujets d’inquiétude(2016).
À partir de Et ainsi de suite (2013) Essai sur la négation (2016), Avoir (2021), Virno jette les bases d’une anthropologie linguistique, enrichie par ce nouveau livre, traduit par Jean-Christophe Weber, qui, à partir de cette ‘puissance du renoncement’ qui nous paralyse, nous suggère de ‘renoncer à renoncer’.
Deux rééditions (attendues) paraissent également ce mois-ci :
Danser au bord du monde d’Ursula K. Le Guin (traduit par Hélène Collon et préfacé par Patricia Farazzi) paru en janvier 2020, juste avant que le monde ne bascule dans le doute.
Le doute en question de Claudine Tiercelin, paru une première fois en 2005, puis réédité et augmenté d’une longue préface en 2016.
Le 9 septembre à 18h, la librairie Ombres blanches (Toulouse) organise une rencontre avec Laurent Feneyrou autour du livre Une amitié poétique de Biagio Marin et Pier Paolo Pasolini, qui vient clôturer une année Pasolini à l’occasion du centenaire de sa naissance. Nous vous signalons l’excellent article qu’Olivier Barbarant a consacré à ce livre dans le dernier numéro de la revue Europe, ainsi que le non moins excellent épisode de Hervé Joubert-Laurencin paru dans En Attendant Nadeau, dans une série en 4 épisodes intitulée : Siamo tutti pasoliniani !
Le 18 septembre, le mahJ (Paris 3e) rendra hommage au photographe Jacques Pérez, disparu le 1er juillet dernier, au moment où une grande exposition était consacrée à son reportage sur les Juifs de Djerba. A cette occasion nous avions réédité, avec les éditions Déméter à Tunis, le livre Juifs de Djerba de Lucette Valensi et Abraham L. Udovitch, illustré par les photos de Jacques Pérez.
Comme il n’est jamais trop tard, nous signalons également un article de Gildas Labey, paru dans la revue Etudes et consacré au beau livre de Massimo Cacciari, Enfanter Dieu paru en janvier. Labey écrit : « Le regard que porte Cacciari démystifie radicalement certaines représentations d’une Marie spontanément soumise à la volonté divine et leur oppose celui d’une femme dont le choix est de totale liberté, dont la foi ne cesse d’être travaillée par le doute, et dont la vie est foncièrement et ultimement et douloureusement marquée par la relation à ce fils. »
Tous les livres du premier semestre sont rassemblés ici. Et vous trouverez là, les annonces des livres de la rentrée, placée sous le signe de la poésie, avec la création de L’éclat/poésie/poche, et sur lesquels nous reviendrons.
Merci de votre fidélité.
L’éclat
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