Jules Lequier
Abel et Abel
Précédé de la notice biographique de Jules Lequier par Prosper Hémon (texte établi et présenté par Gérard Pyguillhem) suivi de «L'incommunicable secret caché sous ce mot "nous"» (inédit de Lequier)
Abel et Abel est une parabole sur la prédestination et conte l'aventure de deux frères si semblables qu'on ne peut les distinguer, pas même par le nom. La prédestination apparaît alors dans toute son injustice, l'homme dans toute sa dépendance, dès lors qu'à la mort du père, seul l'un des deux pourra être béni. Mais la parabole se poursuit jusqu'à ce que les Abels eux-mêmes se déterminent en toute liberté par rapport à cette prédestination. La première vérité, énoncée dans Comment trouver, comment chercher une première vérité? (L'éclat 1985) – « Je suis libre. Je suis par-delà ma dépendance indépendant, je suis une indépendance dépendante; je suis une personne responsable de moi, qui suis mon œuvre, à Dieu qui m'a créé créateur de moi-même » – prend ici tout son sens. Dans ces pages d'une extrême densité et beauté poétiques, Lequier nous livre le secret d'une philosophie de la liberté.
Jules Lequier, né à Quintin (Côtes du Nord) en 1814, est une des figures tragiques de la philosophie du XIXe siècle. Inconnu de son vivant, il laisse une oeuvre qui fut largement pillée et reprise par bon nombre d'autres philosophes, jusqu'à Sartre qui définira l'existentialisme en citant (sans le nommer) une phrase de Lequier. «Faire, et en faisant se faire.» Il meurt noyé à Plérin dans la baie des Rosaires en février 1862.
Ontologie de la liberté