La librairie La Hune pourrait disparaître… Une pétition circule, des gens se mobilisent. Editeurs (pas tous), auteurs (quelques-uns), libraires (beaucoup), lecteurs (de plus en plus)… et dans les archives du site de l’éclat, cet hommage à Jeannette, figure de la Hune, disparue en 2007, avant le grand chambardement….
Pour que la mémoire de Jeannette (et de celles et ceux qui ont fait ce lieu) vive, n’oubliez pas la Hune, signez la pétition, faites-la circuler…
Le 14 juin 2015, La Hune est morte.
Le reste à l’avenant.
Bonne chance à celles et ceux qu’on a débarqué!
On a perdu Jeannette
28 décembre 2007
« Jeannette » de la Hune est décédée samedi dernier… Avant les fêtes et les emballages cadeaux, avant le plein hiver, avant qu’on ait pu lui dire « au revoir ». Aussi discrètement que possible, comme pour ne pas déranger ses amis et ses proches. Elle avait soixante et un an. Elle allait prendre sa retraite fin janvier.
Jeanette est partie, et nous voilà désormais sans l’amie qui accompagnait chacun de nos livres vers les tables ou les vitrines, vigilante et attentive au travail qui pouvait se faire dans les petites maisons d’édition, qu’elle devait considérer comme assez proche du sien dans ce haut-lieu « select » du livre, devenu petit à petit une de ses dernières forteresses au coeur d’un Saint Germain des Près abandonné au fast-&-chic.
Elle avait commencé à travailler dans les années soixante dix à la Joie de Lire, rue Saint Séverin; puis à Autrement dit, boulevard Saint Michel. Enfin La Hune depuis 1982, où elle avait suivi Georges Dupré. C’est dire qu’elle a accompagné l’histoire de la librairie parisienne et de l’édition pendant plus de trente ans, en des lieux qui ont « fait » toute la singularité de cette histoire.
Jeannette est partie sans nous dire « au revoir », sans qu’on ait pu fêter ce départ, elle qui aimait « fêter » et « twister », comme le rappelle Emile de La Hune. Et il faudra se résoudre à la chercher toujours du regard entre les tables et les bibliothèques… – « Jeannette est là? » « Non Jeannette est sortie… repassez plus tard… » – « Non Jeannette n’est plus là… repassez encore », parce que les piles de livres qu’elle ajustait d’une main au passage sont encore là, silencieuses, orphelines de son geste « libraire » qui leur donnait la vie.
Jeannette est partie et on réalise ce qu’est une librairie quand elle est portée par les âmes de quelques-un(e)s pour nous « donner à lire ». Pensez à Jeannette plus souvent quand vous ouvrez un livre. Pensez à Jeannette plus souvent quand vous achetez un livre en ligne…