Guillaume Apollinaire
Gustave Flaubert
Gustave Moreau
Joris-Karl Huysmans
Jules Laforgue
Salomé(s)
précédé de “Anatomie comparée des Salomés” par Patricia Farazzi
Si la très jeune danseuse contorsionniste des Évangiles hante l’art et la peinture depuis les descriptions priapiques d’Augustin ou de Jean Chrysostome, c’est au cœur du XIXe siècle que Salomé entre de plein pied et en grande pompe dans la littérature, avec l’Hérodias de Flaubert, suivi par Huysmans, avant qu’à son tour Jules Laforgue s’en mêle et qu’Apollinaire, enfin, ferme le bal avec le nouveau siècle. Sont rassemblées ici leurs quatre ‘Salomé’, auxquelles s’ajoute une cinquième, de Gustave Moreau, ainsi que quelques images choisies et en couleur, qui laissent entrevoir le mythe tout entier d’une fillette aux prises avec le pouvoir et la cruauté des hommes et des femmes. Tour à tour figure de la pleine soumission ou de la détermination tranchée, Salomé intrigue et gêne. Elle traverse les couloirs des siècles avec son cortège de têtes coupées, de danses des sept voiles et d’ingénuité libertine, qui risque de faire pâlir ou rougir ou s’étrangler de rage les sycophantes de nos sombres temps. Serait-elle cet ange sphérique que décrit Patricia Farazzi dans sa préface?
Le monde des livres, Vendredi 27 août.
Le flâneur des deux rives L’architecture cuite