08
mai
Bonjour
Le 12 mai paraissent les deux livres de mai, derniers du premier semestre avant le long été.
- Emmanuel Fournier : Tentations de l’éthique. Petit traité de la bien-maltraitance suivi de Dire mourir (préfacé par Jean-Christophe Mino)
- Pierre Gondran dit Remoux, Réa, dans la collection L’éclat/poésie/poche.
L’un et l’autre, chacun à sa manière, nous font passer les portes de l’hôpital, par lesquelles sont entrés (et quelquefois heureusement sortis) tant de nos proches au cours de ces trois dernières années, et qui reste dans la mémoire de chacun/chacune comme le lieu du «premier secours», mais qu’il nous faut, à notre tour, secourir pour que soit préservée sa vocation de service public.
Le livre d’Emmanuel Fournier (1959-2021), dont nous avions reçu le manuscrit quelques semaines avant sa disparition, vient achever brutalement trente années de travail commun et d’amitié, depuis Croire devoir penser (reçu par la poste en 1994) ou Philosophie infinitive (2014), jusqu’à Insouciances du cerveau (2018) ou Être à être (2021). Nous lui avions rendu hommage à plusieurs reprises l’année dernière, mais cette édition, réalisée grâce à Cécile Fournier, qui nous a aidé à préciser le manuscrit, et à Jean-Christophe Mino qui en signe la préface, permet que sa pensée et son travail se poursuivent par-delà son absence, désormais.
Réflexion sans compromission, critique et constructive, des questions éthiques qui traversent la médecine et l’hôpital aujourd’hui, le livre est aussi une mise en garde contre ce nouveau vocabulaire qui, au nom d’une bientraitance labellisée, d’une résilience prête-à-porter, d’un empouvoirement délétère, brouille les questions de responsabilité et d’autonomie. À l’heure où la question de la mort assistée ou de soins palliatifs fait l’objet de grands débats, Tentations de l’éthique apporte bien des réponses paradoxales et de nouveaux questionnements inédits pour tous ceux qui ont soin de la vie bonne.
Réa, de Pierre Gondran dit Remoux est un (court) poème en 49+1 parties qui tentent le récit d’une expérience de réanimation en milieu hospitalier. Le fond et la forme se confondent ici en une seule et même parole poétique, dont on retrouve aussi les traces dans plusieurs autres recueils du même auteur qui paraissent presque simultanément. Le recueil a été immédiatement salué par deux sites consacrés à la poésie : Sitaudis et Traction-brabant.
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Sinon quelques nouvelles des dernières parutions et des échos qu’elles ont eu ici ou là dans la presse :
La correspondance Anna Waisman-André Neher, Cette chose indispensable qui reste invisible et que je sais voir et entendre a été saluée par différents médias, dont Télérama qui s’est dit « ébloui » par le livre : « Une conversation exaltante entre l’artiste Anna Waisman et le penseur juif André Neher, où dominent le chemin spirituel et la quête de lumière. » (Juliette Cerf). Le site Akadem propose un long entretien sur le livre avec Sibylle Blumenfeld et une rencontre-lecture aura lieu le jeudi 11 mai, à 19h30 à la librairie Le Phare, 54 rue Arnold Netter, Paris 12e. La vidéo de la précédente rencontre à la librairie Tropiques est visible sur le site de la librairie.
Quelques rappels aussi :
- Vies mêlées de Manuela Sáenz (1797-1856), compagne de Simon Bolivar, et de Jonatás, esclave affranchie de Patricia Farazzi sur En attendant Nadeau ou Diacritik.
- La Mohwak Warrior Society, dans Le Monde et En attendant Nadeau.
- La souveraineté du bien d’Iris Murdoch et Logique d’un monde en ruine d’Hermann Broch dans En attendant Nadeau, qui n’a pas craint de parler aussi, par la voix franche et claire de Sonia Combe, du livre de Thierry Discepolo, La trahison des éditeurs, (Agone) dont c’est la troisième édition, chaque fois revue et, hélas, augmentée, qu’on ne saurait trop recommander à celles et ceux qui se font du souci pour ce « dur métier qu’est l’édition » !
Tous les titres du premier semestre sont donc rassemblés ici. Et les parutions du prochain semestre commencent à être annoncées sur la page des nouveautés.
Merci de votre fidélité et faites suivre autant que vous pouvez cette lettre d’informations, qui est notre meilleur moyen de faire connaître nos livres.
L’éclat