«Chad Gadya joua le rôle d’un cristal dans un liquide sursaturé. Sur les plus sensibles, il agit à la manière d’une conversion : bouleversement intérieur, crise de larmes, vie soudainement changée » écrit André Spire. Et à relire aujourd’hui ce récit, qui eut, en France, une influence considérable au début du XXe siècle, l’émotion est intacte, comme est intacte la puissance des mots que choisit sa traductrice pour témoigner de ce judaïsme qui, dans un double mouvement, revient à lui-même et, y revenant, s’y révèle comme autoémancipation, dont les contours apparaissent à la manière d’une photographie sortant du bain.
Israel Zangwill (1864-1926) est l’auteur d’une œuvre littéraire foisonnante décrivant la vie des ghettos, ses enfants, ses rêveurs. Il fut membre de l’Organisation sioniste mondiale, avant de prendre fait et cause pour la lutte des femmes anglaises pour leur émancipation.