Jacob Taubes
Eschatologie occidentale
Précédé de «La guérilla herméneutique de Jacob Taubes» par Raphaël Lellouche
«La lumière intérieure de la mystique se transforme en flamme dévorante tournée vers la réalité», rappelle, après Marx, Jacob Taubes dans ce livre d’une extraordinaire densité – le seul publié de son vivant, alors qu’il n’a que vingt-quatre ans. Retraçant l’histoire théologico-politique, depuis l’apocalyptique judéo-araméene jusqu’à Marx (en passant ses métamorphoses et ses tournants chez Paul, les gnostiques, Joachim de Flore, Thomas Münzer, Kant, Hegel ou Kierkegaard), il propose une lecture nouvelle des «révolutions» de notre modernité, à la lumière de cet héritage, comme retour de l’apocalyptique dans la sécularisation. Somme vertigineuse de connaissances croisées, Eschatologie occidentale (1947), conçue à l’origine comme une thèse universitaire, n’est pas étranger au statut de «paria de l’université» qui s’attachera longtemps à cet «apocalyptique de la révolution» que fut Jacob Taubes.
Jacob Taubes (Vienne, 1923–Berlin, 1987) a enseigné aux Etats-Unis, en France (EHESS) et en Israël, avant d’être nommé à l’Université de Berlin en 1965. Son œuvre commence à être connue en France, depuis la traduction de sa correspondance, controversée, avec Carl Schmitt (En divergent accord, Rivages), et son séminaire sur saint Paul (La théologie politique de Paul, Seuil). A paru également un volume d’essais aux Editions du Seuil (Du culte à la culture).
Symbole: les Juifs