Patricia Farazzi
La porte peinte
Parce qu'une voix intérieure semble lui dire qu'il ne sculptera plus, il pousse la porte peinte devant laquelle il passait tous les jours... « et elle s'ouvre ». Commence alors un voyage dans un Paris sujet à mille métamorphoses, tour à tour ville antique, aquatique, ville moqueuse, tonitruante, ville de feu gouvernée par une gigantesque roue de loterie, ville saline, peuplée de rêves et de rencontres insolites, ville qui abrite en elle les chiffres de l'on retranche, qui cache l'exacte dimension du temps dans ses bibliothèques de livres blancs, ville qui, à «l'heure dite» fait entendre les paroles de la nuit, qui révèle à celui qui la parcourt les données algébriques d'une figure de «l'éternel éphémère». En fera-t-il alors la sculpture? Voyage dans l'extrêmement proche, toujours dans l'esquive, toujours ironique, puisque la porte peinte est devant vous.
Patricia Farazzi a publié plusieurs récits aux éditions de l’éclat dont La vie obscure (1999) à partir du personnage de Carlo Michelstaedter. Elle co-dirige la collection «philosophie imaginaire » dans laquelle elle a traduit la plupart des livres de Giorgio Colli et plus récemment, le livre de Sergio Bettini : Venise. Naissance d’une ville. Elle a obtenu en 2003, le prix de la traduction du Ministère italien des Affaires étrangères. (Photo Giovanni Panizon)