Pierre Kahn
Le gribouilleur sur le cadastre
La poésie serait-elle la part étrangère essentielle à chaque langue? une parole toujours enfouie? l’ailleurs de toute écriture? L’homme qui se livre à des gribouillures sur le cadastre arpente le territoire de l’encre, rend inactuelles les frontières, donne à lire d’anciennes limites. Il désigne l’étendue. Il s’expose aux querelles de partage «car il dit car / dans sa tour de caresses / guetteur ombré des soucis de gaieté / sous l’esprit le ressac plombé / parle amer de silices / car il dire».
«Non pour une fois le mot n'est pas image. Il est sens, odeurs, goût et audition, C'est comme un territoire nouveau, une part délaissée dans le langage.» (Greta Schetting, Pages).
Pierre Kahn (1939-2006) fut psychanalyste et poète et dirigeant de l’UEC dans les années soixante, dans la ligne dite des “Italiens”. Il fut également rédacteur en chef de Clarté.
Le Gribouilleur sur le cadastre est son seul recueil édité, mais quelques poèmes furent publiés par Liliane Giraudon et Jean-Jacques Viton dans la revue Banana split.