Installé à Jérusalem dès 1923, Gershom Scholem (1897-1982) a permis, par ses travaux sur la Cabale, que soit redécouvert un pan entier de l’histoire et de la pensée juives, renouvelant ainsi notre vision d’ensemble du judaïsme. Mais cette œuvre immense s’est accompagnée d’un engagement politique constant, dont les implications sont moins connues du grand public. Depuis ses polémiques contre le «sionisme en chambre» des mouvements de jeunesse juifs allemands, jusqu’à son action au sein du Brit Shalom (« Alliance pour la paix »), ou ses prises de position en faveur d’un judaïsme conçu comme «organisme vivant», le «Scholem politique» qui se dessine ici, à travers cet ensemble d’articles inédits en français, donne la pleine mesure du sionisme paradoxal d’un homme conscient que le peuple juif a dû payer le prix fort pour son retour dans sa propre histoire.
Gershom Scholem (1897-1982) est sans conteste le plus important historien du judaïsme du vingtième siècle. Il fut l’ami intime de Walter Benjamin, et l’éditeur de ses oeuvres (avec Adorno). La plupart de ses ouvrages concernant la mystique juive ont été publiés en français. À l’éclat on peut lire, outre ses correspondances avec Walter Benjamin (Théologie et utopie) et Leo Strauss (Philosophie et cabale), ses Dix propositions anhistoriques sur la cabale, et plusieurs préfaces ou postfaces aux livres de Wiener (God & Golem), Wirzsubski (Pic de la Mirandole et la cabale).
Édition établie et présentée par Patricia Farazzi & Michel Valensi
< Couverture de la première édition, L'éclat, 2003
Gershom Scholem. Cabale et contre-histoire Altneuland. Nouveau pays ancien Dix propositions anhistoriques sur la cabale Théologie et utopie