Costantino Nivola
Nivola-Le Corbusier : une amitié créatrice
C’est le hasard qui a mis sur le chemin de Costantino Nivola, le peintre et architecte Le Corbusier dans une New York glaciale de l’hiver 1946. L’amitié, presque immédiate, qui naîtra alors durera vingt ans, jusqu’à la mort de Corbu en 1965. Ce volume présente un ensemble de textes inédits en français qui témoignent de cette amitié, mais aussi d’une proximité d’esprit ou d’une commune idée du monde qui outrepasse et renforce la relation entre le maître affirmé et son disciple indiscipliné. Placée sous le signe du soleil, l’amitié créatrice de Nivola et Le Corbusier révèle à la fois un aspect inédit du grand architecte controversé et revient sur la relation entre sculpture et architecture, au cœur de leurs réflexions respectives. “La rencontre avec Le Corbusier a déterminé toute ma formation, parce que je n’ai jamais ressenti par la suite le besoin de l’imiter”, écrit Nivola, tandis que Le Corbusier se demande: “Où diable est-il allé chercher le style indéniable qui anime ses œuvres ?”
Anthologie établie et présentée par Michel Valensi
suivie de Maddalena Mameli: Entretien avec Ruth Nivola
Né à Orani (Sardaigne) en 1911 dans une famille très pauvre, Costantino Nivola commence à travailler comme maçon à l'âge de sept ans avec son père. Remarqué pour ses talents de dessinateur par Mario Delitala, un peintre de son village, il deviendra le garçon d'atelier de Delitala à partir de 14 ans. Après des études dans une école d'art près de Milan, financées par la Sardaigne, il commence à travailler comme graphiste pour l'Olivetti. Marié à une jeune juive allemande réfugiée en Italie, il doit émigrer d'abord en France, puis aux USA, à la fois du fait des lois raciales, mais aussi de sa participation à des groupes antifascistes italiens. Aux USA, il fréquente les peintres Jackson Pollock, Rothko et les émigrés européens (Fernand Léger, Saul Steinberg, José Luis Sert, Gropius, etc.) qui deviendront ses amis. Il commence à exposer ses toiles en 1953 puis se consacrera à la sculpture et travaillera avec les plus grands architectes de son temps, inscrivant ses sculptures au cœur d'ensembles architecturaux ou sur les places des grandes villes étasuniennes. En 1946, il devient presque par hasard l'ami intime de Le Corbusier, rencontré dans un restaurant de New York. A partir de la fin des années 50 sa renommée est très importante aux USA et aussi en Italie, où il intervient dans plusieurs projets architecturaux. Il meurt en 1988, laissant une œuvre très importante, quasiment inconnue du public français, mais qui fera l'objet d'une grande rétrospective en 2026 lors de la Triennale de Milan. Un musée lui est consacré en Sardaigne.
- dans l’émission d’Eric Dotter, Homo Urbanicus (sur Radio Aligre) le lundi 11 mars à 10h: Ecouter le podcast
- à la Librairie de la Cité de l’architecture, Palais de Chaillot, place du Trocadéro, Paris, le lundi 25 mars de 17h à 19h en présence des éditeurs. Pour plus de précisions et pour vous inscrire, vous pouvez nous écrire à cette adresse.
Mémoires d’Orani et autres écrits autobiographiques Vies et œuvres de Costantino Nivola