Giorgio Colli est mort le 6 janvier 1979, laissant une œuvre philosophique étroitement liée à son activité éditoriale et universitaire, comme éditeur, entre autres, des Oeuvres complètes de Nietzsche et professeur de philosophie antique à l’Université de Pise. Quatre livres seulement ont paru de son vivant, et cette méfiance vis-à-vis de l’écriture et de la publication, fait l’objet d’une réflexion au jour le jour dans ces cahiers rédigés entre 1955 et 1977, publiés en Italie en 1982 et qui commencent à paraître aujourd’hui en français.
Philosophie de la distance rassemble ces notes sur le rapport de l’écrit à l’oral et, d’une manière générale, sur cette distance entre substance et expression. S’y ajoute un ensemble sur les rapports de l’État à la culture et à l’éducation.
Ces cahiers posthumes nous introduisent dans le laboratoire de la pensée de Giorgio Colli. Ils apparaissent comme son véritable ‘héritage’ philosophique, en contrepoint personnel et secret des différents livres qu’il a publiés, traduits ou édités. Bien qu’hostile à toute philosophie systématique, Colli ne se révèle pas moins, dans le cours de son élaboration théorétique, un extraordinaire architecte, qui peu à peu ajoute à son édifice les justes pierres, à l’exacte mesure.
Giorgio Colli (1917-1979) a enseigné pendant trente ans l'histoire de la philosophie ancienne à l'université de Pise. Son travail de philologue et d'historien, depuis l'édition et la traduction de l'Organon d'Aristote jusqu'à la grande édition des œuvres complètes de Nietzsche, avec son ami Mazzino Montinari, reste exemplaire, et trouve son accomplissement dans La Sagesse grecque.
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