«Que Wittgenstein ait été un admirateur de Freud n’est pas surprenant, puisque Freud possédait au plus haut point une qualité que Wittgenstein considérait comme fondamentale en philosophie, à savoir l’aptitude à proposer des analogies nouvelles et éclairantes pour la compréhension de faits qui sont à la fois familiers et énigmatiques. Ce que fait Freud consiste pour lui essentiellement à proposer d’excellentes comparaisons, comme par exemple la comparaison d’un rêve et d’un rébus. Mais les mérites de Freud ne vont pas au-delà de ce qu’on peut exprimer en disant qu’il nous fournit une “représentation des faits“ dont personne n’avait eu l’idée avant lui et qui est, en tout état de cause, extrêmement convaincante. Ce que Wittgenstein n’accepte pas est l’aspect proprement explicatif de la théorie, c’est-à-dire, en fin de compte, l’inconscient lui-même.»
Paru pour le première fois en 1991, et traduit dans plusieurs langues, ce livre de Jacques Bouveresse examine dans le détail les lectures wittgensteiniennes de la théorie de Freud.
«En rassemblant la plupart des remarques de Wittgenstein sur Freud, de nombreux passages caractéristiques de Freud lui-même et une bonne part de citations de la littérature secondaire sur le sujet, Bouveresse a rendu un fier service à ceux qui s’intéressent à l’œuvre de Wittgenstein.» Ray Monk, Nature.
«Le plus saisissant dans le rapprochement tient à l'étendue, à la solidité, à la diversité et à la sobriété de l'information, à la façon dont les enjeux sont établis et à la parfaite transparence du propos.» F. Latraverse, Spirales. Montréal.
Jacques Bouveresse est professeur au Collège de France. Il a publié aux Éditions de l’éclat: La Demande philosophique. Que veut la philosophie et que peut-on vouloir d’elle? (1996) et Robert Musil. L'Homme probable, le hasard la moyenne et l’escargot de l’histoire (1993; IIe édition, 2003).
Wittgenstein. Un point de vue religieux? La psychanalyse à l'épreuve