Par tradition, la culture de la gratuité est associée à l’envers du marché, à un mode alternatif de penser les échanges, à des démarches d’émancipation sociale, au don. Mais elle subit aujourd’hui de puissants effets de brouillage. Le développement d’Internet entremêle inextricablement vraies et fausses gratuités, les stratégies marketing annexent sans complexe l’attrait du mot «gratuit», les télévisions ou les journaux «gratuits» sont le cheval de Troie du tout-marchand publicitaire, alors que de grandes gratuités sociales comme l’école publique ou l’assurance maladie subissent une crise grave et que la mécanique du profit semble occuper tout l’horizon.
Quels enjeux de civilisation couvent sous cette question? À quel prix peut-on encore dire avec Bruce Sterling: «Gratuit comme l’air, l’eau... la connaissance»? Jean-Louis Sagot-Duvauroux s’efforce de répondre à ces questions en proposant une éthique de la gratuité.
Ce livre reprend l'édition de De la Gratuité paru à l'éclat en 2006. Il est enrichi d'une nouvelle préface et d'une postface sur la «Marchandise humaine».
Jean-Louis Sagot-Duvauroux est l’auteur (entre autres) de Emancipation (La Dispute, 2006) ou (avec M. Giovannangeli) Voyageurs sans ticket. Liberté, égalité, gratuité (Au Diable Vauvert, 2012). Il anime une compagnie théâtrale entre Bamako et Paris.
< Couverture de la première édition sous le titre De la gratuité, L'éclat, «Premier secours», 2006
Libres enfants du savoir numérique