Friedrich Schlegel
Sur l’étude de la poésie grecque
« Dans l’âme de Sophocle, l’ivresse divine de Dionysos, la profonde inventivité d’Athéna, la sagesse discrète d’Apollon étaient uniformément confondues», écrit Friedrich Schlegel dans Sur l’étude de la poésie grecque, ouvrant ainsi la voie à une compréhension nouvelle des phénomènes esthétiques, systématisée par Nietzsche près d’un siècle plus tard, dans la dualité de l’apollinien et du dionysiaque.
Ainsi, cet écrit du jeune Schlegel, publié en 1797 et inédit en français, inaugure une «idée de la poésie» en rupture radicale avec le classicisme et peut être considéré comme la première esquisse d’une théorie esthétique du Romantisme.
«Quand on lit, au début de sa dissertation Sur l’étude de la poésie grecque, le panorama des tendances artistiques de son temps qu’offre Schlegel, il semble qu’il ait eu une conscience plus ou moins claire de l’analogie entre la problématique de la théorie de l’art et celle de la théorie de la connaissance», écrivait Walter Benjamin.
Friedrich Schlegel (1772-1829) fonda avec son frère August Wilhelm la revue Athenaeum, considérée comme le premier organe du Romantisme allemand, dont il fut dès lors le chef de file.
voir également La découverte de l'esprit de Bruno Snell