Y a-t-il une philosophie américaine ? C'est une question provocatrice : Stanley Cavell la pose. Il existe certes des textes philosophiques américains, qui nous atteignent dans la mesure du possible : une philosophie américaine qui, fondée sur la logique ou l'analyse du langage, revendique doublement l'héritage de Wittgenstein. Pour Cavell, cet héritage est un malentendu. Toute son œuvre demande : sommes-nous capables d'hériter l'œuvre de Wittgenstein, d'entendre ce qu'elle nous dit ? Rien n'est moins sûr, puisque l'Amérique a été incapable d'entendre sa voix philosophique originelle, celle d'Emerson (et de Thoreau), que Cavell veut réhabiliter, et qui annonce le véritable propos de la philosophie de Wittgenstein.
Le premier livre de Stanley Cavell traduit en français
« On saura donc en France que l'oeuvre de Stanley Cavell porte, plus qu'aucune autre, le sens d'une philosophie américaine qui serait comme un regard européen désillé, conscient que toute philosophie est à une embardée de la barbarie, et qu'il lui incombe d'occuper cette frontière. » Claude Imbert (L'Âne).
Stanley Cavell est né en. Il est depuis 1997 professeur émérite d'esthétique à l'université Harvard. Son œuvre abondante veut jeter les bases d'une philosophie américaine, dont il attribue les prémices à Thoreau et Emerson, qu'il commente dans de nombreux ouvrages. Une autre part de son oeuvre est consacrée au cinéma.
Conditions nobles et ignobles Statuts d'Emerson