l'éclat |
Benito Feijóo
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Benito Feijóo y Montenegro, né en 1676, renonce à son droit d'aînesse pour entrer dans les ordres. À cinquante ans passés, il est pris de la passion d'écrire. Il publie de 1726 à 1740, les livraisons de son Teatro Critico Universal, puis à partir de 1742, les Cartas eruditas. Ces deux oeuvres connaissent un succès immense et suscitent d'importantes polémiques, répliques, contre-répliques, si bien que le roi lui-même finit par prendre parti en faveur de Feijoo. Il s'éteint en 1764. |
Le Je-ne-sais-quoi Il y a, sans nul doute, une tradition espagnole du Je-ne-sais-quoi, depuis Saint Jean de la Croix et son « je ne sais quoi qu’à peine ils balbutient », à Balthasar Gracián pour qui il est « l’ornement de toutes les perfections » ; et c’est Vladimir Jankélévitch, qui recommandait justement à ses contemporains de tourner plus souvent leur regard vers l’Espagne, qui donnera au Je-ne-sais-quoi ses lettres de noblesse. Benito Feijóo (1676-1764), esprit résolument novateur dans l’Espagne du xviiie siècle, y apporte sa contribution dans un texte plein de saveur et, tout comme Jankélévitch, associe ce Je-ne-sais-quoi au presque-rien des choses créées, aux détails d’une architecture, au « grain de la beauté » dans le visage d’une jeune fille, et finalement à l’humaine condition en ce qu’elle est essentiellement imparfaite, en ce qu’elle n’est qu’un « presque rien » en regard de la perfection divine. «La pensée de Feijóo parvient à tracer les limites et les contours de la pensée ’rationnelle’, à faire envisager de face cet élément mystique, hors la loi, et à poser ce ’Je-ne-sais-quoi’ comme l’expression nostalgique du résidu d’un sentiment atrophié, originellement plus vaste, universel.» R. Amutio (Impressions du Sud). |
traduit de l’espagnol et présenté par bilingue isbn 2-905372-35-4 1989. 64 p. |
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http://www.filosofia.org/feijoo.htm |
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