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Gershom Scholem:Le prix d'Israël |
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13. Qui est Juif ? (1970) |
Ce discours fut prononcé lors de la 81e convention de la Conférence Centrale des Rabbins américains, tenue à Jérusalem du 6 au 10 mars 1970. Il a été publié dans le Central Conference of American Rabbis Yearbook, 80 (1970), p. 134-139. La version en hébreu a été publiée dans Devarim bego, p. 591-598. La question «Qui est Juif?» fit lobjet de débats houleux au parlement israélien les 9 et 10 février de la même année, sous le gouvernement de Mme Golda Meïr, qui aboutirent au vote dun amendement de la loi du retour de 1950, définissant un juif comme «étant né de mère juive, ou converti au judaïsme et ne pratiquant pas une autre religion», et renouvelant ainsi le statu quo dun ancien accord politique entre Ben-Gourion et les partis religieux à la veille de la création de lÉtat dIsraël. Sur cette question de lidentité juive, Scholem est revenu dans son entretien avec Ehud Ben Ezer dans le volume Unease in Zion, p. 281-286: «Le gouvernement [israélien] écrit-il nest pas en droit de trancher par une loi une question qui relève du processus naturel dévolution de la conscience historique du peuple, qui est au centre de la pensée sioniste et du conflit qui oppose ses deux courants antagonistes; au centre de cette dialectique de la continuité et de la révolte, issue de sources inconnues et qui contribuent toutes deux à lélaboration de notre identité collective. Cest une erreur fatale que de trancher aujourdhui par une loi le cours dun processus dévolution de la conscience historique de la nation qui devrait pouvoir sélaborer de lui-même.» (trad. fr. de Sionismes, p. 773 sq.) [Bibliographie 497].
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En abordant la question : «Qui est Juif ?», je ne mexprimerai pas en tant quhomme dÉtat ou en tant que politicien. Je ne suis ni juriste, ni rabbin. Je parle en tant quhistorien. Et je pense quil ne sagit pas seulement dune question strictement philosophique, mais dune question historique ou, si vous préférez, historio-sophique. Je parle en tant que Juif persuadé que le judaïsme est un phénomène spirituel, un organisme vivant. Il semble évident pour beaucoup de gens, y compris quelques savants, que le judaïsme est un système fermé de concepts définis, mais, à mon avis, cette conception nest plus valable. Avec le retour du peuple juif à sa propre histoire et à sa propre terre, le judaïsme est devenu pour la majorité dentre nous un organisme ouvert, vivant et non défini. Cest un phénomène qui change, qui se transforme au cours de sa propre histoire. Les recherches érudites de notre génération ont permis de découvrir des dimensions nouvelles de profondeur et de vie en mouvement dans ce que nous appelons le judaïsme ou la judéité. Lidentification totale entre lappartenance juive et le fait dêtre un Juif religieux de tel ou tel mouvement, dont parlent les défenseurs du judaïsme traditionnel, a été un phénomène historique, résultant de développements historiques, et soumis au changement historique. Elle sest cristallisée dans ses grandes lignes après la destruction du Temple et a prévalu dans la galout avant lère de lÉmancipation. Cest un fait largement négligé aujourdhui, particulièrement parmi les défenseurs de cette identification, quil était possible dimposer cette conformité aux normes de la Halakhah, et que celle-ci la été effectivement, en faisant usage du herem (linterdit ou lexcommunication), lequel était une arme très puissante, contraignant les individus à choisir entre la conformité à certaines normes ou labandon de leur communauté. Lorsquà la fin du dix-huitième siècle, le pouvoir rabbinique du h5erem fut rompu, une certaine diversité vit le jour. Et nous pouvons nous demander aujourdhui si ce pouvoir de lexcommunication, en dépit de son côté positif qui permit de faire respecter une certaine conformité, neut pas aussi des conséquences assez désastreuses et ne fut pas lun des aspects les plus désolants de notre histoire. Avec lère de lÉmancipation, un processus nouveau fut lancé sous leffet de forces internes et externes. Extérieurement, afin dobtenir lémancipation, Juifs et non-Juifs sefforcèrent de séparer le judaïsme en tant que religion de sa spécificité ethnique, bouleversant ainsi la conception ethnico-religieuse unifiée, que tous les Juifs même en Occident avaient soutenue avant 1820. Intérieurement, du fait de leffort de certains groupes au sein du judaïsme, qui cherchèrent une expression légitime pour différentes hétérodoxies. Les porte-parole officiels du judaïsme aussi bien chez les orthodoxes que dans le camp de la Réforme mirent exclusivement laccent sur les définitions religieuses. Ceux qui insistèrent sur un concept unitaire du peuple et de la religion étaient marginaux et embarrassaient à la fois les orthodoxes et les Juifs libéraux et assimilationnistes. Le combat contre lautorité rabbinique existante, de quelque tendance quelle soit, mené par ceux qui cherchèrent à rétablir notre identité nationale et notre dignité en tant que peuple, était soutenu par des forces pour lesquelles le problème de lidentité juive, telle que la définissaient les orthodoxes, nexistait pas. Ceux qui uvraient pour la régénération et la renaissance du peuple juif et qui étaient les principaux porteurs du message sioniste ne sintéressaient pas aux définitions des rabbins. Ils ne sen préoccupaient tout simplement pas. Au cours des cent dernières années, qui suivirent le plein accomplissement de lÉmancipation dans le monde occidental, aux alentours de 1860, sest développé un nouveau processus historique, qui a profondément modifié notre définition de nous-mêmes par rapport à celle de la Halakhah. Jusquà cette époque, les définitions halakhiques de lidentité juive étaient acceptées. Et ceci pour une raison toute simple. Jadis, les mariages mixtes étaient un phénomène très rare. Ceux qui envisageaient de faire un mariage mixte, ou de se convertir à une autre religion, étaient ceux qui voulaient abandonner lidentité juive, et ne se préoccupaient pas de ce que lon pouvait dire à leur sujet. Personne ne posait de questions à propos de ces cas marginaux ; le problème de leurs relations avec les autres Juifs se posait à peine. Les difficultés commencèrent aux alentours de 1870, lorsquun nombre toujours plus grand parmi ces individus voulut conserver des liens avec la communauté juive. La question est de savoir si les définitions données dans les livres sacrés sont réellement décisives pour la plupart des Juifs, concernant la détermination de lappartenance à la communauté juive. À mon avis, elles ne le sont plus, sauf pour les plus orthodoxes, avec lesquels il est inutile de discuter, puisquils ont une conception arrêtée de ce quils croient être lessence du judaïsme et de ses lois, immuables et intemporelles, et quils utilisent des catégories très différentes de celles auxquelles ont recours les historiens. Le problème concerne ceux qui ne partagent pas les idées des orthodoxes, et qui constituent peut-être la grande majorité des Juifs aujourdhui : que pensent-ils de leur propre conscience juive et de sa définition ? Parmi ceux qui prirent la plus grande part dans la construction dIsraël, seule une très petite minorité adhérait aux vieilles définitions de lidentité juive. La plupart de ceux qui vinrent ici avec des motivations sionistes ne se préoccupaient pas de la halakhah. Ils sattendaient à ce que leur communauté fonctionne sur la base de lois promulguées dans un pays libre pour un peuple libre, pouvant y prendre ses propres décisions, tout en restant à lintérieur des limites de la conscience historique de ce peuple. Jadis, si quelquun se trouvait en désaccord avec lautorité rabbinique, il abandonnait le judaïsme. Il navait pas le choix ! Il devait se conformer ou partir. Plus tard, à lépoque de lÉmancipation, ce départ samorçait à travers lassimilation. Mais, peu à peu, il devint très fréquent que des individus, faisant partie de la communauté, se marient en dehors delle. La définition traditionnelle dans le cadre de la loi juive pour laquelle la société juive était construite depuis les temps anciens sur des bases patriarcales avait paradoxalement recours à des critères matriarcaux pour définir lidentité juive. Pour moi-même et pour beaucoup de gens qui vivent dans ce pays, cette définition halakhique, qui sest maintenue pendant si longtemps, a perdu toute signification et toute pertinence psychologique. Dans le cas dun mariage mixte, nous sommes bien plus enclins à considérer le fils dun père juif et dune mère non juive comme étant juif que le contraire. En général, je dirais que la définition rabbinique na plus beaucoup de pertinence pour la majeure partie des Juifs en Europe ou en Amérique. Il est certain quau cours des quarante dernières années, si le fils dun Juif voulait être reconnu comme Juif, que ce soit par la religion ou par lappartenance nationale, il était accepté comme tel dun commun accord. Personne naurait même posé de questions. Ainsi, lorsque la fille de mon frère, qui avait épousé une non-juive, revint dans la communauté juive berlinoise après le génocide et déclara : «Je veux faire partie de la communauté juive», elle ne fut pas rejetée. Ils lacceptèrent parmi eux. Elle était la fille dun Juif bien connu, et ils ne tinrent pas compte des complications halakhiques. Dailleurs, la question ne sapplique pas seulement au fait dintégrer une synagogue ou une communauté. Cest le problème de la réaction publique générale, et je ne perçois aucun signe indiquant que lancienne définition rabbinique du Judaïsme fasse lobjet dune préférence ou dune insistance particulière. Il y a eu un changement psychologique important, et cela détermine la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourdhui. Autrefois, quatre-vingt-quinze pour cent ou plus des individus qui contractaient des mariages mixtes, ou en étaient issus, ne cherchaient pas à conserver une identité juive, encore moins à la souligner. Au cours des quarante dernières années, nous avons assisté à un renversement complet. À travers les vicissitudes de lhistoire, à travers le destin tragique qui fut celui de notre peuple, ils prirent la ferme décision de se compter au nombre des Juifs. Et quand quelquun disait : « Je veux être admis comme juif », chacun était heureux de pouvoir laccueillir comme tel, et personne ne rétorquait : « Vous nêtes pas lun des nôtres. » À mon avis, il est très important que nous prenions connaissance de tels faits historiques et psychologiques . Le processus démancipation, et plus tard le combat, et la nécessité de ce combat, pour la reconstruction dune vie nationale qui nous soit propre, ont mené à ce changement dattitude, qui ne dépend plus des catégories de la halakhah. Il y a un accord général pour considérer comme Juifs un certain nombre dindividus qui ne sont pas reconnus comme tels par la loi rabbinique. Et cest dautant plus vrai dans le cas de ceux qui sont venus en Israël pour vivre ici en tant que juifs. À notre époque, la conscience juive a été soumise à une rupture bien définie, dont nous devons reconnaître lexistence : à savoir, la rupture entre une vision religieuse du judaïsme et une vision laïque. Le sionisme les a accueillies toutes deux en son sein. Les gens étaient libres de décider sils voulaient une identification laïque avec le peuple juif, une identification religieuse, ou les deux à la fois. Cétait une lutte didées, une lutte pour lorganisation, mais personne ne disait que vous ne pouviez pas venir ici à moins daccepter les contraintes halakhiques. Cest un aspect du problème. Lautre aspect est que certaines personnes conservaient des opinions religieuses avec une conviction passionnée ce qui est un droit légitime. Il nous est impossible, à la lumière de lhistoire juive du dix-neuvième et du vingtième siècle, de parler du judaïsme comme dun phénomène unilatéral. Les deux définitions, laïque et religieuse, existent. Elles peuvent et elles doivent être développées. Je dis cela en tant quhistorien. Je dis cela en tant que Juif qui sidentifie avec lensemble du judaïsme comme phénomène historique, un phénomène qui pourrait atteindre un niveau religieux nouveau, avec une inspiration nouvelle, et se développer en quelque chose que nous ne pouvons pas encore définir. Nous avons appelé les gens à participer dans ce pays à une entreprise créatrice, qui nest pas définie par les livres de loi, mais par une expérience historique vivante et cette expérience historique vivante doit être décisive. Il fut un temps où, pour les gens dont lidentité était douteuse dun point de vue halakhique, le judaïsme était un fardeau et non un privilège. Il était facile, et cest parfois encore le cas aujourdhui, de se débarrasser de ce fardeau. Il y a aujourdhui un grand nombre de gens qui veulent partager la destinée juive et qui veulent être comptés au nombre des Juifs. Cest un phénomène dont nous sommes tous conscients, et que nous ne devons pas traiter à la légère. Il y a beaucoup de définitions sensées de ce quest un Juif. Il y a la définition orthodoxe et, pour une communauté orthodoxe, elle est parfaitement pertinente et elle conserve son importance. Il y a la définition selon laquelle un Juif est quelquun que les autres considèrent comme juif. Nous ne pensons pas que cette définition, très à la mode, soit la meilleure pour ce qui nous concerne, puisque nous voulons autre chose que des gens quon nous impose simplement parce que les autres les considèrent comme Juifs. Nous ne pensons pas que ce soit le type le plus désirable de Juif, et je ne pense pas non plus que nous devions y attacher une grande importance. Il y a des gens qui pensent quest juif quiconque se considère lui-même comme Juif1. Et il y a la définition selon laquelle est juif celui qui est né dun parent juif et se considère lui-même comme juif en assumant le fardeau et le privilège dêtre juif. Cest la définition à laquelle je voudrais souscrire, et qui est, selon moi, la conception partagée par la plupart des Juifs dEurope et dAmérique. Il y a de célèbres exemples qui illustrent le paradoxe des définitions traditionnelles. Léopold Bloom, le héros de lUlysse de James Joyce, est considéré comme juif par lauteur, par lui-même, et par tous les autres, mais pas par la halakhah. Il y a les exemples des enfants de mariages mixtes. Je me souviens du cas dun physicien célèbre. À la fin de sa vie, il fut en proie à une violente crise de conscience et il découvrit son origine juive. Il était le fils dun père juif et dune mère non juive. Il ressemblait à vingt-huit juifs à lui tout seul et se comportait comme deux mille. Il avait lesprit dun juif. Sa manière de penser était celle dun rabbin du Talmud. Cependant, selon la halakhah, il nétait pas juif, et cela le perturbait considérablement. Il avait coutume de nous demander à Mme Scholem et à moi-même : « Que suis je ?» On aurait pu lui répondre : « Vous nêtes rien ; vous avez découvert que vous nêtes pas allemand, vous nêtes pas un autrichien ; vous vous considérez comme juif, mais vous nêtes pas un juif religieux dans le sens de la halakhah, puisque votre mère nest pas juive et que vous-même avez été baptisé.» De tels cas sont légion à notre époque. Ces gens devraient-ils être exclus ? Je ne pense pas que lorigine juive soit le seul élément. Le prosélytisme sera toujours, et devra être, un phénomène marginal. Si quelquun veut sidentifier à nous par un acte rituel, je ne vois aucune objection à cela. Sil ressent quelque doute à ce sujet, cest quil ne doit pas le faire. Nous avons émis des critiques envers les Juifs qui se faisaient baptiser dans lintérêt de leur carrière ; nous avons considéré cela comme de lhypocrisie. Nous devons être suffisamment honnêtes pour dire que cela sapplique également à notre cas, et que nous ne devrions pas forcer des individus à faire quelque chose quils considèrent comme hypocrite. Je pense que la menace de division du peuple juif, dont nous entendons tellement parler, est largement exagérée. Il pourrait même en être tout autrement : à savoir que cette division pourrait être le fait de lautre bord. Au dix-neuvième siècle, en Hongrie, il y avait deux formes différentes de judaïsme officiellement reconnues le judaïsme réformé, ou néologue, et le judaïsme orthodoxe. Je recommande à chacun de lire la triste histoire du schisme hongrois, provoqué par les orthodoxes, qui déclarèrent quils considéraient les Juifs réformés comme non-Juifs. Je pense que le gouvernement israélien a commis une grave et malheureuse erreur de jugement en soumettant la présente proposition de loi au Parlement. Je pense quelle est malheureuse, parce quils essayent dimposer des conditions qui sont rejetées par lopinion publique. Cest une démarche que je déplore profondément et qui ne peut avoir que de fâcheuses conséquences pour la communauté tout entière. Il me semble quen donnant le pouvoir aux rabbins, il y a plusieurs années et pour des raisons de commodité politique, M. Ben-Gourion porte une grande part de responsabilité. Ce nest pas le gouvernement de Golda Meïr qui a commis ce péché originel, mais celui de Ben-Gourion, qui naurait dabord jamais dû accepter de présenter devant la Knesset [le parlement israélien]?un pun projet de loi imposant la loi rabbinique aux Juifs qui nen veulent pas, créant, dans un état démocratique comme Israël, une situation qui ne permet pas le mariage civil et nadmet pas que les mariages entre Juifs puissent être célébrés par des rabbins non orthodoxes. Je ne pense pas que ce que certains appellent des considérations politiques, et que je préfère appeler des compromis politiques, doivent constituer un facteur décisif dans des affaires dune telle importance. Je ne pense pas que lÉtat dIsraël, ou toute autre entité juive où que ce soit dans le monde, ait un litige avec les Juifs orthodoxes qui prennent leur tradition au sérieux, en tant quhéritage sacré, et souhaitent y adhérer ; ils doivent être absolument libres de le faire. Aucune démarche ne peut être entreprise par le peuple juif, que ce soit ici ou ailleurs, qui pourrait de quelque manière leur imposer quelque chose contre leur volonté. Mais je ne peux pas comprendre pourquoi notre peuple doit être soumis, dans sa grande majorité, à une loi qui na aucune racine dans notre conscience historique et juive. Enfin, si vous me demandez de vous donner un conseil, je vous dirais : gardons nos curs et nos esprits ouverts aux nouvelles forces qui cherchent à sexprimer dans notre histoire; en tant quindividus juifs, soyons conscients du caractère éphémère de toutes les métamorphoses présentes de la vie juive ; et écoutons la voix qui pourrait bien concevoir et chercher une articulation cette voix dans laquelle, si nous croyons en Dieu, comme jy crois moi-même, nous pourrions reconnaître la continuité de ce que nous appelons la voix du Sinaï. Je définis le sionisme comme un retour utopique des Juifs à leur propre histoire. Avec la réalisation du sionisme, des sources ont jailli du plus profond de notre être historique, libérant de nouvelles forces en nous. Dans lacceptation de notre propre histoire comme un domaine à lintérieur duquel poussent nos racines, sinsinue la conviction que les Juifs, après la terrible catastrophe de notre siècle, sont en droit de se définir eux-mêmes en accord avec leurs propres besoins et motivations ; et que lidentité juive est quelque chose non pas de fixe et de statique, mais de dynamique et même de dialectique, puisque dans ses aspects spirituels, non moins que dans ses aspects sociaux et politiques, elle implique un organisme vivant et créateur dindividus qui se nomment eux-mêmes Juifs.
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